dana hilliot<p>9h40. (sur les livres, et les livres d'occasion)</p><p>Passe le début de la matinée à faire des calembours extrêmement vaseux et terriblement incertains avec <span class="h-card" translate="no"><a href="https://hostux.social/@miodvallat" class="u-url mention" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">@<span>miodvallat</span></a></span> et <span class="h-card" translate="no"><a href="https://masto.bike/@Cinquante_et_1" class="u-url mention" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">@<span>Cinquante_et_1</span></a></span> , plutôt que d'écrire un article passionnant sur la philosophie de l'histoire à partir des livres de :<br>Priya Satia, Time's monster. History, Conscience and Britain’s Empire, Harvard University Press 2020<br>Tom Lundborg, Politics of the Event.<br>Time, movement, becoming, Routledge 2011.<br>Ralph-Michel Trouillot, “The Presence in the Past,” chapter 5 of Silencing the Past: Power and the Production of History (Boston: Beacon Press, 1995)</p><p>(Me faut bien admettre que je suis légèrement paralysé du neurone là : pas les idées qui manquent, mais les aléas de l'existence mondaine me sidèrent un peu. Et il fait 13°C dans mon bureau. Mon futur ex-bureau. Bon. Je crois que je vais plutôt commencer à trier le contenu de ces étagères : les bouquins que je rangerai dans des cartons et trimballerai dans mon futur appartement, et ceux que je laisserai ici. Y'a du boulot. Et encore. Là ça va : au fil des années, j'en ai vendus/abandonnés/donnés quelques centaines, voire un bon millier - et y'en autant dans le bureau de ma future-ex à l'étage au-dessus... Les maisons d'ex-thésard(e) et gros lecteurs/lectrices, c'est quelque chose. Bon. Vu que je suis devenu un lecteur exclusif "au format numérique" et addict à la liseuse électronique, tous ces bouquins en papier m'embarrassent. Mais je ne sais qu'en faire : la plupart sont annotés, écornés, ils ont vécu, et ils ont été lus. Plus personne n'en veut - ah les fétichistes du livre dans un "très bon état" ou "comme neuf" sur les sites de vente d'occasion - ben, espèce d'abruti, si tu veux un livre neuf, achète un livre neuf !</p><p>Tiens, à ce sujet, un extrait de Sara Ahmed 😍 What's the use ?, où elle déclare son amour pour les livres d'occasion !!</p><p>"J'ai acheté un livre d'occasion (...). On voit que le livre est usagé, l'utilisateur a laissé de nombreuses traces : soulignements, cercles autour de mots tels l''expression d'un chagrin. Si le livre avait été neuf, il aurait été plus cher. Si le livre avait été moins marqué, il aurait été plus cher (sauf si l'utilisateur est estimé, auquel cas la valeur de l'utilisateur pourrait déteindre sur la valeur du livre ; je reviendrai sur les marques laissées par un utilisateur estimé au chapitre 2). Pour bien utiliser quelque chose, il faut réduire au minimum les signes d'utilisation. Je n'ai pas acheté un exemplaire d'occasion parce qu'il était moins cher. J'aime les livres d'occasion, j'aime les traces laissées par les anciens lecteurs. Je veux que les lecteurs laissent une partie d'eux-mêmes derrière eux."</p><p>"I bought a used book on hands that was handy. You can tell the book is used; the user has left many traces: underlining, circles around words such as grief . If the book had been new, it would have been more expensive. If the book had been less marked, it would have been more expensive (unless the user is esteemed, in which case the value of the user might rub off onto the value of the book; I will return to marks left by an esteemed user in chapter 2). To use something well requires keeping signs of usage to a minimum. I did not just buy a used copy because it was cheaper. I love used books; I love the traces of earlier readers. I want readers to leave parts of themselves behind."'</p><p><a href="https://climatejustice.social/tags/MondayMorning" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>MondayMorning</span></a></p>